Cousin de Jésus, né de Zacharie et Elisabeth, il est appelé "baptiste" car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit. Il annonçait la venue du
Messie (l'Oint de Dieu). Jean est donc celui qui sera la précurseur du Christ, "la lumière du monde" - d'où le lien avec le solstice et le feu de
joie.
L'Église célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur
naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de
Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa
Rédemption. La puissance divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans
celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ Lui-même, bien
supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie (archange Gabriel)
pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la Circoncision de l'enfant, et
sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus: tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu
depuis quatre mille ans.
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre
les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres.
Jean mena une vie d'ascèse « caché
dans le désert », se nourrissant frugalement de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. En l'an 27, il s'installe sur les bords du Jourdain,
où il commence à pratiquer le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau et prophétisé par Isaïe. Il réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie : « Moi, je vous baptise avec de
l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu »
(Matthieu III:11).
Selon saint
Matthieu (III, 13-17), Jésus vint voir Jean pour être baptisé. Jean lui dit « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répondit :
« Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ». Jean baptise donc Jésus et au sortir de l'eau tous virent l'Esprit
Saint « descendre comme une colombe et venir sur lui », et une voix venue des cieux dit : « Tu es mon fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré » (Luc
III, 22; Matthieu III, 17).
Jean Baptiste demanda alors à ses disciples de suivre Jésus.
Selon Marc (VI:14-29), Hérode, excédé, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison ». La femme Hérodiade
voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ». Cependant lors de la fête
donnée pour son anniversaire, il dit à Salomé, la fille d'Hérodiade : « Demande-moi ce que tu voudras… ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ».
Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la
présenter à Salomé, qui l'offrit à sa mère Hérodiade.
L’Église fête sa nativité, aussi bien en Orient qu'en Occident le 24 juin, au moment du solstice d'été. Le culte
de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie
et il était de tradition que les jeunes gens sautent par-dessus les flammes. Les deux d'artifices en sont
une réminiscence. On prêtait aussi des vertus magiques aux «herbes de la Saint-Jean» (millepertuis, armoise, fougère,...) cueillies ce jour avant le lever du
soleil.
Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes
fêtes celtes du solstice d'été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et les feux cérémoniels.
Ces feux
avaient à l'origine un but essentiellement agraire. Ils préservaient de la maladie, de la vermine et des incendies. Ils avaient aussi
un pouvoir fécondant. Les brandons étaient promenés à travers les champs pour demander des récoltes abondantes.
Dans la version poitevine, une roue gainée de paille enflammée, dévalait une pente et fertilisait les champs
traversés. Et les jeunes couples n'hésitaient pas non plus à sauter au-dessus du feu !
La Saint-Jean (ou Nativité de Saint Jean Baptiste) était une fête chômée en France, avant le Concordat de
1801.
Sous la Révolution, les réjouissances de la Saint-Jean
furent interdites !
Après 1905, l'anticléricalisme élimina peu à peu
cette fête de nos contrées.
Le dernier feu de la St Jean officiellement reconnu eut lieu à Nîmes
le 23 juin 1905, suite à un arrêté du Maire, Gaston Crouzet (1900-1908) en date du 20 juin 1906 : "Considérant que les années précédentes
les feux dits "de la St-Jean" ont causé des dégâts importants à des propriétés privées et que les citoyens de la commune de Nîmes ont eu à regretter plusieurs accidents occasionnés par
l'explosion de fusées, pétards, serpenteaux, etc.., qu'on a l'habitude de tirer les jours de réjouissances populaires ; Qu'il est indispensable de prévenir le retour de semblables
faits de nature à porter préjudice grave aux biens des personnes, à troubler la tranquillité publique et à compromettre la sécurité des citoyens. Article premier. Les feux dits "de la St-Jean"
sont expressément défendus dans la commune de Nîmes" (Source, Extrait de
l'Histoire de la ville de Nîmes. Léon Ménard, 1636-1755 - livre XXIV, page 227).
Dans certaines communes françaises, la fête survit. Au début du XXe siècle déjà, il n'y a plus guère de feux de la Saint-Jean
qu'en Bretagne, en Vendée, et dans quelques cantons du Midi. A Bordeaux, on en allume alors encore sur les places publiques de certains quartiers populaires. Tel apporte un fagot, tel
une vieille futaille hors d'usage, tel une caisse ou un panier défoncé. Des rondes se forment, les enfants tirent des pétards, les femmes fredonnent une chanson, quelquefois un ménétrier mène
le branle. Bordeaux est vraisemblablement avec Brest la seule grande ville de France qui ait à cette époque conservé l'usage des feux de la Saint-Jean. Encore, à Brest, les bûchers sont-ils
remplacés par des torches promenées sur les glacis, qu'on lance en l'air et qui retombent en secouant une poussière lumineuse.
Un bûcher de bois d'une dizaine de mètres de haut est construit pour être brûlé le soir de la fête, notamment dans le
sud de l'Alsace, dans les communes de la vallée de la Thur et du pays de Thann, avec le célèbre bûcher de la région qu'est celui de Bourbach-le-Bas avec 18 mètres de haut. En Alsace le bûcher est appelé un
fackel. Dans les Vosges, ainsi que dans le Sud de Meurthe-et-Moselle, cette construction est appelée une chavande.
À Sierck-les-Bains, en Lorraine, les lumières de la ville s'éteignent à la nuit tombée et l'on fait descendre le long
d'une colline une roue de feu qui termine sa course dans la Moselle. Cette tradition remonte au moins à une cinquantaine d'années, et les spectateurs sont chaque année au
rendez-vous.
Dans les Pyrénées, et particulièrement en Comminges, le feu de la Saint-Jean s'appelle le brandon. Il est
constitué par un tronc de conifère préparé longtemps à l'avance : il est fendu longitudinalement, sur tout le pourtour, en plaçant dans les fentes des coins de bois. Finalement il a une
forme de fuseau, il est dressé et on y met le feu.
Le bûcher de la Saint-Jean se pratiquait jadis à Paris, les autorités de la ville se chargeant de son organisation...
Cette tradition a été abandonnée depuis très longtemps... On peut regretter qu'en 1982, le ministre de la Culture Jack Lang ait fixé au 21 juin la fête de la Musique. Le 24 juin eut
permis de renouer avec ces traditions...
De nos jours, la pratique des feux de la Saint-Jean est restée très vivace en Espagne, au Portugal et en Scandinavie; elle tend à se développer à nouveau en
France.
Au Québec, où subsistent maintes lois de l'Ancien Régime, la Saint-Jean est toujours une fête chômée. Saint Jean Baptiste est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français. La
Saint-Jean est devenue, dès 1834, une occasion de célébration patriotique, à l'initiative de Ludger
Duvernay, fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste. Depuis 1977, c'est même officiellement la Fête nationale du Québec. Elle donne lieu à des concerts en plein air, à des agapes communautaires et à un défilé où les Québécois s'en donnent à
coeur joie.
Feux de la Saint Jean à Alicante, Espagne
Lähikuva juhannuskokosta Mäntsälässä (Mäntsälä, Finland), Feu de la Saint-Jean
(Finlande)
En France, en ce début XXI siècle, deux
siècles après la Révolution dite "française", la fête de la Saint-Jean
avec ses feux de joie est de retour dans une République laïque qui avait tenté d'en interdire les réjouissances ! Ainsi, dans les Pyrénées-Atlantiques (Pays
Basque, Béarn), ces dernières années :
En 2009, sur le sommet de Gaztelaia (Pays Basque)
Sud-Ouest du 22 juin 2010 indique : "L'allumage des feux de la Saint-Jean sur plusieurs collines
est désormais devenu une tradition souletine. Grâce à quelques associations locales, cette fête qui existe depuis huit ans sera organisée cette année le mercredi 23
juin.
En 2010, à Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), La République des Pyrénées mentionnait : "la Pastorale samaritaine relance le feu
de la Saint-Jean. Le premier feu de la Saint-Jean organisé par la Pastorale samaritaine avait rencontré un franc succès l'an dernier."... "L'an dernier, l'association a renoué avec la tradition de la Saint-Jean dans le quartier de Sainte-Marie. Un succès
d'affluence qu'elle souhaite réitérer mercredi 23 juin. En apportant même quelques améliorations au feu de la Saint-Jean édition 2010. ... Au départ, il s'agissait de créer un nouvel événement après la Pastorale de 2003 et le
Mystère de Nadau (Noël) en 2004. « Nous avions toujours des sollicitations : quand est-ce que vous recommencez ? ». L'an dernier (en 2009), les organisateurs avaient presque été surpris par l'affluence au feu de la Saint-Jean, tradition remise au goût du jour par la Pastorale
samaritaine. (République des Pyrénées, juin 2010)
Sources : Les saints du
jour; Wikipedia ; herodote.net ; France pittoresque ; Dernières Nouvelles d'Alsace ; Sud-Ouest ; La République des Pyrénées via le site christ-roi.