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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 08:29

La gauche parisienne demande l’arrêt de la promotion du “Métronome” – trop catholique (Lu sur Itinerarium).

Le “Métronome” de Lorant Deutsch, succès de librairie qui revisite l’histoire de la capitale au gré du métro, est “orienté idéologiquement”, a déclaré le groupe PCF-parti de Gauche du Conseil de Paris, qui veut que la Ville de Paris cesse d’en faire la promotion.

Le groupe présentera un voeu en ce sens lors de la séance du Conseil de Paris qui se tiendra lundi, mardi et mercredi prochain.

L’ouvrage a été vendu “à près de 2 millions d’exemplaires” et a bénéficié d’une “forte promotion médiatique”, souligne le voeu porté par Alexis Corbière, précisant que le comédien “a même été invité dans des écoles parisiennes où il a proposé des conférences basées sur ses travaux” et le maire PS Bertrand Delanoë l’a décoré de la médaille Vermeille de la Ville.

“Or il y a un problème majeur”, souligne M. Corbière, ce livre “contient de très nombreuses erreurs, affabulations et inventions historiques”.

De plus, “il propose une vision orientée répondant à une lecture idéologique assumée, pétrie de convictions religieuses de l’auteur (…) qui ne se cache pas d’être hostile à la République, particulièrement à la Révolution française et se dit nostalgique de la monarchie”.

Pour le groupe PCF-PG, “chacun peut écrire et publier ce qu’il veut” mais “l’ouvrage de M. Deutsch et son adaptation télévisée (diffusée par France Télévisions) ne sont pas des outils pédagogiques qui peuvent être utilisés sans recul ni critique dans nos écoles”.

“C’est très inquiétant que la Ville ait abondé dans la "pipolisation" culturelle et qu’elle soutienne un ouvrage contestable qui dénigre la Révolution et la Commune”, a déclaré Danielle Simonnet, conseillère PG lors d’une conférence de presse de pré-Conseil.

Le groupe souhaite donc notamment que le Conseil de Paris demande que “cesse la promotion +acritique+ de la part de la Ville de Paris (sur son site, dans les écoles, etc.),” et que la Ville encourage et réalise des “outils pédagogiques grand public”.

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 14:53

massacre d Oran.jpg

Guillaume Zeller(*)

"700 morts en quelques heures à Oran. C'était il y a 50 ans, le jour de l'indépendance algérienne. Dansez, il n'y a rien à voir...

Réputée pour sa libéralité et son exubérance, Oran célèbre en musique le 50e anniversaire de l’indépendance algérienne. Mais dans cette ville précisément, le 5 juillet 1962, près de 700 pieds-noirs furent assassinés en quelques heures. Par balle pour les plus chanceux. Au couteau, à la hache ou au rasoir pour la majorité. Un anniversaire éclaboussé de sang ?

Le symbole est explicite. L’épicentre des célébrations du 50e anniversaire de l’Indépendance algérienne, survenue le 5 juillet 1962, sera Sidi Fredj - Sidi Ferruch du temps de la France – où les troupes du général de Bourmont débarquèrent un autre 5 juillet, en 1830. Un halo de mystère entoure les préparatifs, mais cette station balnéaire située à 30 km d’Alger devrait être le théâtre de grandes manifestations dont un spectacle musical géant. Les façades décrépites ont été badigeonnées à la hâte, les massifs de fleurs replantés à la dernière minute : tout doit être prêt pour accueillir le président Abdelaziz Bouteflika et probablement plusieurs hauts représentants étrangers.

Autre ambiance à Oran. Depuis le 30 juin, malgré une canicule historique, un air de fête a envahi les rues de la ville de naissance du raï. C’est en musique que l’on célèbre l’indépendance. Cheb Mami, le « prince du raï » a ouvert ce bal qui doit durer neuf jours. Au programme, entre autres : Khaled, autre icône du raï, la star libanaise Najwa Karam, Chico & The Gypsies, des troupes de danseurs venues du monde entier - y compris de France - pour se produire au « Festival des Arts de la Rue ». Sans compter une touche d’électro avec la venue annonce de DJ Vendetta, l’une des stars tricolores des platines et des dancefloors. Le tout sous un feu d’artifice géant confié – comme tant d’autres chantiers en Algérie – à une entreprise chinoise. Dansez, il n’y a rien à voir ?

Il se trouve pourtant qu’à Oran, ces festivités jettent un voile sur une tragédie aussi atroce que méconnue. Qui sait que ce fameux 5 juillet 1962 célébré en fanfare, la ville fut le théâtre de la journée la plus sanglante de ce qui n’était déjà plus la guerre d’Algérie ? Près de 700 Pieds-Noirs furent massacrés ou enlevés en quelques heures et leurs cadavres n’ont jamais été retrouvés. Idem pour de très nombreux musulmans jamais décomptés. Les forces françaises commandées par le général Joseph Katz reçurent l’ordre de ne pas intervenir. Les dépouilles des victimes sont sans doute toujours enfouies sous des couches de béton, dans le quartier du Petit-Lac, au sud de la ville. La France ne les a jamais réclamées : il ne faut pas froisser les autorités algériennes.

Il serait vain d’imaginer que ce 50e anniversaire aurait pu être l’occasion de demander pardon aux familles de ces Pieds-Noirs assassinés, abandonnés par la République du général De Gaulle, par les autorités algériennes qui auraient dû assurer leur protection selon les accords de Genève, et même par l’OAS dont les cadres avaient quitté la ville quelques jours auparavant. Tout au plus aurait-on pu espérer davantage de sobriété : les accords de raï ou les sons électros qui inondent Oran depuis le 30 juin se conjuguent mal avec le silence auquel ont droit les massacrés du 5 juillet 1962. Il ne s’agit pas là de relancer une quelconque concurrence victimaire. Juste de faire œuvre de vérité et de justice."

(*) Journaliste, il vient de publier « Oran, 5 juillet 1962 – Un massacre oublié », 272 pages, 17,90 €, préfacé par Philippe Labro, chez Tallandier.(cliquez ici)

Source Terre et peuple Poitiers cliquez là

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 09:00
"La Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe"

HCette citation est d'un historien sérieux : Pierre Chaunu. On la retrouve dans le quatrième numéro hors-série de L'Homme Nouveau sur quelques mythes de l'histoire antichrétienne, dont l'Inquisition. Un extrait de cet article documenté est ici. Il permettra de répondre à ceux qui croient encore aux fariboles colportées par de mauvaises séries télévisées, financées par nos impôts.

Extrait :

"La création de l’Inquisition au XIIIe siècle marque de réels progrès en matière de justice.

D’abord en confiant à un tribunal, c’est-à-dire une institution de justice, des hérétiques dont l’impopularité était telle qu’ils étaient l’objet de la violence aveugle des foules ou des autorités politiques : ils étaient ainsi soustraits au lynchage.

Ensuite cette institution de justice, même si elle n’offre pas aux prévenus toutes les garanties de nos procédures modernes et démocratiques, comporte bien des éléments originaux qui la diffèrent des justices ordinaires de l’époque : l’instruction est inquisitoire et secrète (recherche par voie d’enquêtes et de questionnements). Le tribunal de l’Inquisition cherche avant tout à établir la vérité au nom de l’intérêt de la société (comme le ministère public). Il s’écarte de la procédure accusatoire du droit romain où le juge arbitrait les litiges entre deux parties argumentant chacune en sa faveur. De plus le dénonciateur calomnieux subit la peine encourue par celui qu’il a dénoncé. Pour l’historien Bartolomé Bennassar, « l’Inquisition, par ses méthodes d’investigation et le fonctionnement de son tribunal, a contribué à inventer les règles d’une procédure nouvelle », débouchant à terme sur le système juridique contemporain, à cette nuance près que l’accusé y était présumé coupable.

Les enquêtes scrupuleuses offrent cependant des garanties aux prévenus. L’accusé peut réfuter les accusations de l’inquisiteur et récuser certains témoins. Il peut aussi produire des documents ou exposer des faits tendant à prouver l’inanité des charges portées contre lui.

Enfin cette institution est confiée à des professionnels dotés de manuels très codifiés et soucieux du droit. En 1246, le concile régional de Narbonne demande que la condamnation soit portée exclusivement après un aveu formel, ou au vu de preuves irréfutables. Mieux vaut, estime l’assemblée, relâcher un coupable que condamner un innocent. Pour obtenir cet aveu, la contrainte peut être utilisée : soit par la prolongation de l’emprisonnement, soit par la privation de nourriture, soit enfin par la torture. Le recours à la torture est rare et contesté. Longtemps l’Église y a été hostile. En 866, le pape Nicolas Ier déclare que ce moyen « n’était admis ni par les lois humaines ni par les lois divines, car l’aveu doit être spontané ». [...]"

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 07:34

Un excellent documentaire de Stéphane Spielmerde qui devrait être montrer dans toutes les écoles de France.

 

 

Une compilation d'interviews, sous-titrées pour la première fois en Français, données en 2008-2009 par Herman Rosenblat, "Survivant à l'Holocauste", l'homme qui, avec sa Femme Rosa, avait fait pleurer l'Amérique toute entière en exposant son histoire chez Oprah Winfrey. Une histoire qui s'était révélée fausse au final.

Le challenge de cette vidéo est de présenter et de résumer toute l'Affaire Rosenblat en 20 minutes chrono à toute une partie de la population mondiale francophone n'ayant malheureusement pas accès à la montagne d'information anglophone concernant ce sujet précis et sensible qu'est la [biiiiiiiip..]

Reportages issus de la chaîne ABC News (USA) en 2008/2009.
Quelques liens sources :

abcnews.go.com/GMA/US/story?id=6903068&page=1#.T9_8IJH1WOc
abcnews.go.com/Business/story?id=4387116&page=1#.T9_-45H1WOc
articles.nydailynews.com/2009-02-18/news/17916906_1_roma-holocaust-love-story
abcnews.go.com/US/video?id=6549181
abcnews.go.com/WNT/video?id=6543543
abcnews.go.com/GMA/video?id=6903307
   
 
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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 07:39
La situation à Tombouctou doit être analysée en termes militaires et en termes politico-religieux. Source L'Afrique réelle cliquez ici

1) Le point de situation militaire

Au mois de janvier 2012, de retour de Libye, les Touaregs du MNLA culbutent l’armée malienne puis ils proclament l’indépendance de l’Azawad. Profitant de l’aubaine, les islamistes d’Al Qaida et de ses diverticules régionaux se joignent au mouvement avec des objectifs totalement différents puisqu’ils prônent la création d’un califat transnational. Ils sont aidés par un dissident touareg qui fonde le mouvement Ansar Dine constitué au départ par une fraction touareg ifora à laquelle se joignent des combattants islamistes arabes ou sahéliens.
Alors qu’il était primordial de soutenir le MNLA qui, seul, pouvait localement faire obstacle aux islamistes, nous avons au contraire laissé ces derniers se renforcer et cela jusqu’au moment où, étant en position de force, ils chassèrent les Touaregs de la région du fleuve Niger. Aujourd’hui, la fraction touareg d’Ansar Dine a très largement rejoint le MNLA qui s’est replié vers la frontière algérienne, dans la région de Kidal. Ansar Dine n’est donc plus un mouvement touareg, mais une milice islamiste.
Nous sommes désormais, et à ce jour, en présence de deux ensembles qui se combattent, les Touaregs et les islamistes. Numériquement, ces derniers ne sont qu’une poignée, entre 300 et 500, mais ils sont fortement armés grâce au pillage des arsenaux libyens et ils détiennent des otages européens et algériens.

2) Le point de situation politico-religieux

Les destructions opérées à Tombouctou par les miliciens islamistes répondent moins à l’inscription des richesses architecturales de la ville à l’inventaire de l’UNESCO qu’à une réaffirmation classique d’un courant fondamentaliste bien connu dans l’islam et qui impose de lutter contre toutes les résurgences ou survivances du paganisme.
Or, à Tombouctou, la population va prier autour des tombeaux de saints locaux pour leur demander la guérison ou la réussite. Ceci est considéré par les fondamentalistes comme une forme d’idolâtrie qu’il importe d’éradiquer avec la plus grande fermeté car Allah, dieu unique qui seul mérite prière et invocation, interdit de demander à d’autres ce qui ne relève que de Lui. Ce sont les tombeaux de ces saints qui sont actuellement détruits et non les mosquées. Cependant, certaines de ces dernières parmi les plus célèbres abritent elles aussi des tombeaux qui vont être rasés.

Face à cette situation qui menace de dégénérer, que convient-il de faire ? Pouvons-nous laisser se développer un califat fondamentaliste en zone sahélienne ?

1) Comme je le préconise depuis le début de la crise (voir mes précédents communiqués), il conviendrait d’aider les Touaregs dans leur combat contre les islamistes.
 2) Il est en même temps nécessaire de convaincre Bamako que le Mali « unitaire » n’existera jamais plus -il n’a d’ailleurs jamais existé-, et qu’il est donc urgent de penser à une nouvelle organisation constitutionnelle et territoriale qui permettrait de faire revenir les Touaregs sur leur déclaration unilatérale d’indépendance en échange d’une très forte décentralisation.
 3) Une intervention de la CEDEAO permettrait certes de reprendre Tombouctou et Gao, mais les islamistes se disperseraient aussitôt dans le désert où ils deviendraient alors insaisissables. Sauf si les Touaregs, bien conseillés, étaient en mesure de leur couper le repli vers le Nord… et nous en revenons à ma première proposition.

En définitive, les exactions des islamistes devraient servir la cause des Touaregs puisqu’ils détiennent la solution du problème ; mais il faudra que les responsables politiques européens pathétiquement cramponnés à des analyses régionales obsolètes se décident enfin à ouvrir les yeux.

Bernard Lugan
04/07/12
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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 14:39

LA GRANDE MANIPULATION DE L'HISTOIRE.......................

 

« Inquisitio », thriller diffusé sur France 2 au mois de juillet, réunit tous les clichés imaginables sur l'Inquisition. Il faut lire en contrepoint le livre de l'historien Didier Le Fur, qui remet la réalité en perspective.

 

     Du sang, du sexe et de la mort, des bourreaux et des comploteurs, des méchants très méchants et des gentils très gentils : excellents ingrédients pour un thriller. Nicolas Cuche y a recouru sans compter dans Inquisitio, téléfilm dont il est à la fois le concepteur, le réalisateur et le scénariste. L'oeuvre, présentée comme « la saga de l'été », sera diffusée par France 2 lors des quatre mercredis du mois de juillet. Le problème , c'est que ce thriller se déroule au XIVe siècle et que l'auteur, au nom de la « liberté romanesque », mêle sans vergogne l'histoire et la fiction. Pour un historien, l'exercice serait déjà à haut risque. Mais de la part d'un non-historien, il relève de la tromperie quand sont travestis des faits et des personnages qui ont réellement existé et sur lesquels les archives nous renseignent parfaitement. Ce qui est le cas ici. « Inquisitio n'est pas une leçon d'histoire homologuée par une batterie d'experts », reconnaît Nicolas Cuche. Mais l'avouer ne constitue pas une excuse, car le téléspectateur non averti avalera comme authentiques toutes les erreurs et les invraisemblances d'une série qui semble relever du grand Guignol, et non de l'histoire.

     Nous sommes en 1370. Le Grand Schisme divise l'Occident : un pape règne en Avignon, l'autre à Rome. A Carpentras, la peste décime la population. Persuadé qu'il s'agit d'un fléau envoyé par Dieu pour punir les hommes de leurs errements et qu'il n'y a rien d'autre à faire que de traquer le péché et l'hérésie, le grand inquisiteur nommé par le pape d'Avignon s'oppose à un médecin juif, esprit éclairé, qui veut éradiquer la maladie. Mais tous deux sont pris dans les péripéties d'un complot fomenté par le pape de Rome, qui veut éliminer son rival d'Avignon.

Un mythe forgé au XIXe siècle

Entre quelques scènes de torture ou de viol, le film donne à voir Clément VII (le pape d'Avignon) dans son bain en compagnie de jeunes personnes dévêtues, des fidèles d'Urbain VI (le pape de Rome) inoculant la peste dans le Comtat Venaissin sur ordre de Catherine de Sienne - la sainte mystique étant réduite à une névrosée aux pulsions meurtrières.
      « Inquisitio raconte l'échec et les ravages du fanatisme religieux et de l'intolérance », assure le producteur de la série télévisée. « L'Inquisition, constate en écho l'historien Didier Le Fur, reste dans l'imaginaire collectif un temps de violence et d'abus, le temps d'une justice arbitraire conduite par des religieux. Un temps d'obscurantisme et d'intolérance, un temps de nuit, d'ignorance, où régnait, victorieuse, la superstition » *. Mais le chercheur d'ajouter aussitôt : « La légende fut bien construite. »
     Spécialiste du Moyen Age tardif et de la Renaissance, Le Fur publie un livre particulièrement précieux pour ceux qui voudront comprendre quelque chose à l'Inquisition en évitant les divagations d'un feuilleton télévisé. L'origine, les buts, les méthodes et les effets de cette institution médiévale, si contraire à la mentalité contemporaine, y sont exposés en s'appuyant sur les travaux universitaires qui, depuis une trentaine d'années, ont abouti à la déconstruction d'un véritable mythe dont on sait qu'il a été largement instrumentalisé par les anticléricaux. En 1829, sous la Restauration, Etienne-Léon de Lamothe-Langon publiait ainsi une Histoire de l'Inquisition en France dans laquelle, affirmant avoir travaillé à partir de documents inédits tirés des archives ecclésiastiques de Toulouse, il décrivait avec force détails les crimes imputables aux tribunaux inquisitoriaux, alignant noms de victimes, dates et lieux. Dans les années 1970, deux historiens britanniques, Norman Cohn et Richard Kieckhefer, voulurent examiner la thèse de Lamothe-Langon à partir de ses sources originales : quelle ne fut pas leur surprise de constater que les archives en question n'avaient jamais existé ! « Le texte de Lamothe-Langon, raconte Didier Le Fur, est aujourd'hui considéré comme une des plus grandes falsifications de l'histoire. »

Combattre l'hérésie cathare

L'Inquisition médiévale, fondée au XIIIe siècle, possède une légende noire qui doit beaucoup à la confusion avec les excès de l'Inquisition espagnole, organisation politico-religieuse née au XVe siècle et destinée à assurer la cohésion sociale du nouveau royaume de Castille et d'Aragon sur la base de l'unité de foi. En Provence et dans le Languedoc, les tribunaux ecclésiastiques institués dans les années 1230 avaient pour but, eux, de réduire les hérésies, notamment celle des cathares. Refusant l'arbitraire, ils procédaient de façon formaliste et même paperassière (inquisition vient du latin inquisitio qui signifie « enquête »), interrogeaient des accusés qui avaient le droit de produire des témoins à décharge et de récuser leurs juges. En un temps où la justice civile utilisait la torture, ces tribunaux n'y recouraient que dans des situations codifiées, prononçaient parfois des acquittements, le plus souvent des sentences religieuses (réciter des prières, faire des pèlerinages), les condamnations à mort étant rares, et jamais exécutées par l'Eglise. Ajoutons que les Juifs ne tombaient pas sous le coup de ce système, fondé pour réprimer l'hétérodoxie chrétienne.
     A l'origine, écrit Didier Le Fur, le motif de l'Inquisition « était tout à fait honorable : sauver les âmes et conserver la chrétienté ». Son déclin s'esquissera dès les années 1270, les hérésies vaincues, les inquisiteurs ne poursuivant plus que sorciers et magiciens, avant d'être supplantés, au XIVe siècle, par les magistrats laïcs du pouvoir royal.

     Aux hommes d'aujourd'hui, y compris aux chrétiens, le contrôle social des consciences et des comportements religieux paraît inconcevable, ce qui rend l'Inquisition incompréhensible et injustifiable. Mais il n'en était pas de même au Moyen Age, Didier Le Fur explique pourquoi. L'historien n'a pas à juger le passé : son devoir est de l'expliquer. 

Jean Sévillia


* L'Inquisition. Enquête historique, France, XIIIe-XVe siècle, de Didier Le Fur, Tallandier.

  L'inquisition en France, enquête historique : France, XIIIe-XVe siècle

LIRE le dossier complet de l'inquisition sur:

http://www.la-question.net/list/l-inquisition/inquisition-medievale.html

 

 

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 08:43

La Syrie vue par un journaliste russe

Photo: EPA

Le voyageur et journaliste indépendant Viatcheslav Krasko, qui vient de rentrer de Syrie, parle dans une interview exclusive à La Voix de la Russie de la vie dans le pays, qui suscite actuellement l’attention de la communauté internationale. Il a passé trois semaines à observer les événements à l’intérieur de la Syrie en essayant de comprendre ce qui s’y passe.

Viatcheslav Krasko s’est rendu à Damas le 29 avril. Ce jour là, conformément au plan de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue des pays arabes Kofi Annan, les forces armées gouvernementales et les membres de l’opposition ont annoncé un cessez-le-feu. Le journaliste est arrivé en Syrie depuis la Libye. En trois semaines, il a pu visiter la ville de Deraa dans le Sud du pays où des émeutes ont éclaté en mars 2011. Il s’est également rendu à Bosra, un centre touristique avant les troubles, qui est actuellement bloqué presque entièrement par les rebelles, Tartous, où se trouve la base militaire russe, et Lattaquié - plus grand port de Syrie. Viatcheslav Krasko planifiait également de visiter les principales curiosités du pays - Palmyre et Homs. Mais les habitants locaux l’en ont dissuadé, parce que ce voyage serait trop dangereux.

« Lorsque j’étais à Damas, j’y ai vu plusieurs dizaines de personnes qui venaient de Homs. Des réfugiés. Parmi eux, il y avait des femmes, des enfants, des hommes et des vieillards. Et pourtant, même les hommes très musclés me déconseillaient d’aller à Homs, parce que selon eux, c’est dangereux. Les Syriens quittent des zones où arrivent les rebelles, et fuient généralement vers Damas, contrôlé par les forces gouvernementales. J'ai écouté leurs critiques concernant le gouvernement actuel. Ils parlaient notamment de la grande ampleur de la corruption. Une intervention des représentants de la classe dirigeante dans les milieux d’affaires a lieu. Mais ce n'est pas la raison des événements qui se déroulent dans le pays actuellement. Car la situation créée par les terroristes est beaucoup plus dangereuse pour la population locale et la plupart des habitants préfèrent l'autorité légitime ».

En général, dans les grandes villes de Syrie, contrôlées par les autorités, la vie suit son cours, poursuit Viatcheslav Krasko.

« Il n’y a pas de militaires dans les rues. On en voit beaucoup plus dans le Liban voisin. Les principaux conflits se déroulent en dehors des villes. Autrement dit, toutes les émeutes se produisent dans les banlieues et les petites villes, où résident principalement des musulmans sunnites, et ces conflits éclatent pour des raisons religieuses. Ils sont provoqués par les sunnites et les islamistes fondamentaux. Dans les régions contrôlées par le pouvoir, la vie est calme, les gens travaillent et fréquentent les restaurants, et les jeunes sortent le soir pour s’amuser ».

Il n’y a pas si longtemps, la Syrie était l’une des plus grandes destinations touristiques du Moyen-Orient. L’histoire de la civilisation syrienne remonte au quatrième millénaire avant J.-C.. Des centaines de milliers de touristes visitaient le pays chaque année. Malheureusement, ces sites ne sont plus accessibles, regrette Viatcheslav Krasko.

« Il est déconseillé de se rendre à Palmyre, car ce site est contrôlé par les rebelles. Le célèbre château fort Krak des Chevaliers, construit lors des Croisades se trouve non loin de la ville de Homs qui défie actuellement les chroniques. Cette forteresse est l’un des QG des terroristes. Ils la contrôlent à travers les meurtrières avec des fusils de sniper et tirent sur les voitures qui passent ».

Viatcheslav Krasko note que pendant son voyage, il se sentait globalement en sécurité. Les Syriens aiment les Russes, et lorsque le passeport russe du journaliste était contrôlé à la frontière, on lui a dit amicalement : « Welcome to Syria !» (Bienvenue en Syrie!). Mais il y a eu des épisodes plutôt désagréables, note-t-il.

« Lors de l’entrée à Bosra, des hommes barbus armés de fusils et en uniforme m’ont arrêté. Je me suis inquiété, car je n’arrivais pas à comprendre s’il s’agit des forces gouvernementales ou des rebelles. Mais ils m'ont laissé passer et je suis arrivé à Bosra, jusqu’à l'amphithéâtre romain, la principale curiosité de cette ville. Tout s’est passé sans danger réel. Et ce n’est que lorsque je me suis retrouvé à l’intérieur de l'amphithéâtre, que j’ai entendu un coup d feu, et des personnes se sont ruées vers moi pour m’arrêter ».

Viatcheslav Krasko a été arrêté par les représentants des forces de sécurité gouvernementales. Ils ont expliqué au voyageur, qu'il a failli être enlevé par les rebelles. Le journaliste russe courait donc le risque d’être pris en otage, ou même tué. Cela prouve une fois de plus que les rangs de l'opposition comptent de vrais criminels. En général, selon le voyageur, les slogans politiques contre le président actuel Bachar al-Assad, ne sont qu’un prétexte dont se servent les membres de l’opposition.

« Je suis persuadé que le conflit porte un caractère religieux. Il s’agit des affrontements entre les sunnites et les chiites, les alaouites et les chrétiens. C'est là que se trouve la ligne de front, et non pas dans des appels politiques ou les violations des droits et libertés. Je dirai même que les gens ordinaires pensent que Bachar al-Assad n'est pas suffisamment cruel. Il n’arrive pas à garder le pouvoir dans ses mains, tout comme son père. Il a entrepris trop de mesures démocratiques et la situation s’est déstabilisée. Les Syriens dans leur ensemble estiment que seul un pouvoir fort est capable de maintenir la situation sous contrôle au Moyen-Orient, et la voie vers la démocratie ne peut être qu’évolutive. Par conséquent, le problème ne porte pas un caractère politique, il ne s’agit pas d’une lutte pour la liberté, ou la démocratie. Il s’agit des tentatives d’incitation à la haine sectaire ».

Selon les habitants locaux, les rebelles ne sont pas enclins à négocier. Ainsi, les représentants de la soi-disant opposition n'ont pas participé aux élections législatives qui ont eu lieu à la mi-mai, parce qu'ils se rendent compte qu'ils ne recevront pas le soutien populaire. Selon eux, il n'y a qu'une seule manière d'arriver au pouvoir – organiser un coup d'Etat militaire, estime Viatcheslav Krasko. Personne ne sait combien de temps peut durer ce conflit, que les autorités considèrent déjà comme une guerre civile. Et les Syriens reste plutôt pessimistes, craignant un scénario négatif du conflit.

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 06:38
 
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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 07:48
 

Raoul Villain, cet inconnu de Reims Fichier:Jean Jaures Café Croissant.jpg

 

Tandis que Gavrilo Princip exécutait de quelques balles de revolver l’héritier du trône Austro-Hongrois le 28 juin 1914, Raoul Villain abattait dans un café le célèbre socialiste et pacifiste Jean Jaurès.Dernier espoir de la paix?Villain lui fut massacré par les "rouges espagnols"  à Ibiza. 

Nous avons déjà évoqué cette étrange corrélation entre deux destinées ensanglantées, celle de Princip et de Villain. Le second est tout aussi étonnant que le premier et ne fut pas condamné.Villain  aura lui aussi disparu de l’histoire tout en étant forcé d’y rester, une petite ligne dans un livre. Sa vie fut pourtant comme celle de Gavrilo un météore curieux avec une fin tout aussi horrible.

Il était né le 19 septembre 1885, près de dix ans avant Gavrilo Princip, dans la ville de Reims, cette capitale de la Champagne si riche par son patrimoine et par les faits historiques qui ont fait de celle-ci l’une des villes les plus célèbres de France. Mais contrairement à Princip, il était le fils d’un greffier du tribunal et n’avait de fait pas connu la misère. Sa mère toutefois fut internée dans un asile d’aliénés durant ses jeunes années. Il n’en reçoit pas moins une bonne éducation, intègre l’Ecole du Louvre en archéologie et devient surveillant au collège Stanislas. Dans la capitale, ses opinions nationalistes le portent à intégrer rapidement le Sillon, un mouvement radical chrétien qui avait été condamné par le Pape Pie X en 1910. Il entre ensuite dans la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, mouvement nationaliste sans équivoque qui souhaite la guerre et la reconquête des terres perdues en 1871.

Il vit ensuite un moment en Angleterre puis retourne en France où il décide d’éliminer Jean Jaurès qu’il juge le dernier obstacle envers la guerre. Après quelques jours de traque, il réussit à approcher le politique socialiste au Café du Croissant au 146 rue de Montmartre à Paris. Nous sommes le 30 juillet 1914, Villain s’était fait désigné par un passant Jaurès et l’avait suivi jusque-là. Il n’ose ce soir-là mettre son dessein à exécution, mais le lendemain, le 31 juillet à 21 heures 40, au même lieu, il lui tire deux balles dans la tête alors qu’il dinait en compagnie d’amis. Jaurès succombe à ses blessures quelques minutes après. Le choc de cet assassinat fait l’effet d’une bombe en France, et va permettre en effet le ralliement de la Gauche française à l’Union sacrée, c’est-à-dire l’union de tous les partis politiques français dans l’optique de la guerre afin de faire corps dans la lutte à venir. Il sera alors question de la trahison des chefs socialistes mais ceci est une autre histoire.

Arrêté dans l’instant, Raoul Villain est emprisonné pour le temps de la guerre et reste en effet en détention jusqu’à la nouvelle de la victoire finale, son geste pouvant dès lors se trouver justifié malgré la monstruosité du crime et l’abominable prix en vie humaine payé par la France pour vaincre l’Allemagne. Lorsque son procès commence, les avocats de la famille Jaurès ne demandent pas la peine de mort, car Jean Jaurès, humaniste y était opposé. Mais le 29 mars 1919, un tribunal inique acquitte Raoul Villain qui est libéré, malgré la réaction d’Anatole France qui tente d’alerter l’opinion publique dans une lettre parue dans L’Humanité le 4 avril suivant. La veuve de Jaurès et sa famille sont même condamnés à payer les frais du procès car dans l’euphorie de la victoire, le crime de Jaurès n’apparaissait plus en cet instant que comme un acte de justice. Horrible justice, ou plutôt déni de justice. Malgré les manifestations, Villain sort donc de prison presque en héros patriotique.

Libéré, Raoul Villain ne pouvait connaître un destin commun, il est arrêté dès 1920 dans une affaire d’écoulement de fausse monnaie puis s’enfuit en Espagne dans l’île d’Ibiza, l’une de celles de l’archipel des Baléares où il s’installe définitivement. C’est grâce à un héritage qu’il poursuit son existence dans l’île étant surnommé par les riverains « le fou du port ». Il semble en effet que sa raison était chancelante, sans doute héritage de sa mère. Avec son capital, il avait fait construire une petite maison où il vivait en solitaire dans une crasse et une saleté repoussante, errant dans le coin en chantant Frères Jacques ou encore ayant fait ériger derrière sa bicoque une grande croix.

C’est ainsi que les années s’écoulent jusqu’à l’éclatement de la révolte franquiste en 1936. Les nationalistes espagnols s’emparent dans un premier temps de l’île, mais la situation est vite tout à fait instable. Les républicains la reprennent mais doivent l’abandonner à son sort. Ce sont les anarchistes espagnols de la CNT qui s’emparent d’elle avant qu’elle soit bombardée par l’aviation franquiste. Dans la totale confusion qui règne en Espagne, et dans l’île d’Ibiza, Raoul Villain est arrêté et exécuté pour espionnage par les anarchistes espagnols sans que l’histoire est pu définir, si son exécution du 13 septembre 1936 avait été motivé par la connaissance ou non du personnage par ses bourreaux. Une autre hypothèse indique qu’il fut exécuté par Jean Coryn (1908-1984), engagé dans les brigades internationales et qui aurait ainsi fait justice de Raoul Villain.

Etrange destinée tout de même que la sienne et que celle de Gavrilo, tous les deux morts en terre étrangère et ayant été les détonateurs d’une Première Guerre mondiale de toute façon inévitable. Les deux hommes ne pouvaient en effet réellement changer la destinée de leur pays respectif, les forces à l’action dans la situation internationale de l’époque étaient trop puissantes, trop exacerbées pour qu’elles puissent se trouver jugulées. Ils resteront les éternels inconnus d’une histoire terrifiante, leurs noms seront alignés comme tant d’autres dans des livres d’histoires sans que personne ne s’intéresse plus profondément à leur personnalité et aux raisons bonnes ou mauvaises qui les ont poussé à commettre des actes aussi fort qu’un assassinat..

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 15:50

                                          couverture hors-série andalousie

                                                         9,90 euros

L’Andalousie est un monde de couleurs et de passions, une terre de feu.

 

Les arabes avaient voulu en faire le paradis d’Allah ; de victoire en victoire les princes chrétiens ont transformé les minarets en clochers. De cette tension religieuse et politique est née l’Andalousie moderne.

 

Tant de couleurs et de passions ne pouvaient qu’enchanter les peintres et les poètes. Goya y fut amoureux, Murillo y exalta la gloire de Dieu, Federico Garcia Lorca y a perdu la vie.

 

Dans un numéro exceptionnel le Figaro Hors-série a poussé les grilles des palais de Séville, montré les splendeurs de la Cordoue médiévale, saisi les beautés cachées de l’Alhambra de Grenade.
Un tourbillon d’églises, de mosquées, de palais, de ruelles ombragées d’orangers, de jardins où coule une eau fraîche.

 

Michel de Jaeghere
Directeur de la rédaction du Figaro Hors-séries

 

Sommaire

Secrète Andalousie
Jardins, églises, palais : mille et un trésors andalous.
9 journées andalouses

24 Naissance d’al-Andalus
26 Le califat de Cordoue
28 L’ombre du Cid
30 L’Aristote du Guadalquivir
32 La croix et le croissant
34 Grenade, la catholique
36 Murillo le bienheureux
38 Goya, une saison andalouse
40 La mort en face

Andalousie, terre de feu

44 L’art de vivre à Grenade
52 L’honneur d’un Capitán
54 Le mythe andalou
60 Isabelle est entrée dans Grenade
66 L’art de vivre à Séville
74 Le plus grand retable du monde
76 Quand Séville fait pénitence
80 Les trois don Juan
86 L’art de vivre à Cordoue
94 Le panthéon des illustres guerriers
96  Ils ont bâti l’Andalousie !
102  Carmen s’est arrêtée à Ronda

Invitation au voyage

108 Place des Beaux-Arts
110 Escapades andalouses
112 Plaisirs et lectures
114 Cartes sur table

 

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