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L'ignorance engendre l'indifférence et même l'ennui. Si l'on ne sait rien, comment s'intéresser ?Jean de Viguerie.
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L'agence Assist News Service rapporte (le 07.04) le climat de terreur que font régner les islamistes à Tombouctou et Gao, où les chrétiens fuient, paniqués par les menaces de mort. Les églises de Gao sont en train d'être détruites. Timothee (Tim) Yattara, réfugié à Bamako, rapporte à ANS :
"Nous nous sommes
échappés suite aux menaces de mort horribles. Les islamistes ont une liste de tous les chrétiens qu'ils ont l'intention d 'éxecuter à Tombouctou par décapitation. Comme preuve de leurs intentions, un leader chrétien a déjà été tué de cette façon et certaines églises ont été démolies
à Gao. La plupart des chrétiens ont déjà fui pour leur sécurité, la charia est imposée partout dans le nord." (source)
Dans la vidéo ci-dessous, le philosophe plein aux as, a vu sa traditionnelle propagande voler en éclat sous l’effet de la prononciation du mot "Palestiniens" par une spectatrice
ulcérée par l’arrogance de ce fanfaron à la chemise blanche, qui se croyait en terrain conquis, tentant de démontrer qu'il était le sauveur des peuples
opprimés, qui ne réclamaient que son intervention salvatrice. On remarquera également l'attitude partisane de son grand ami Maurice Szafran, PDG de l'hebdomadaire Marianne qui a tenté en
vain de juguler le mécontentement de l'auditoire.
La scène se déroule à partir de 1'20
lu sur: http://www.fdesouche.com/104686-des-membres-de-la-licra-dans-la-collaboration
Le 18 mars 2010 Eric Zemmour s’était exprimé, sans prendre de pincettes, sur les liens troublants entre la LIC(R)A, la gauche dreyfusarde et la collaboration (cf vidéo à partir de 11 minutes). La LICRA n’a pas répondu…
« L’antisémitisme le plus puissant n’est pas en 40, contrairement à ce qu’on croit aujourd’hui, celui de l’extrême-droite et de l’Action Française : le plus virulent dans les années 40 sous l’occupation c’est l’antisémitisme de la gauche pacifiste, de Laval et de tous les autres. (…) L’historien israélien Simon Epstein** montre que la plupart des collabos viennent de la gauche pacifiste, socialiste, radicale, antiraciste : il note tous les discours qu’ils faisaient à la LICRA dans les années 20 contre l’antisémitisme et le racisme, et tous ceux-là sont passés à la collaboration ! »
Caricature tirée du journal collaborationniste Au Pilori, 1er octobre 1942
**Spécialiste de l’antisémitisme, Simon Epstein a constitué au fil des ans un socle informatif considérable sur les itinéraires contrastés de deux catégories de Français : ceux qui protestèrent contre le racisme et l’antisémitisme dans les années 1920 et 1930, avant de s’engager dans la Collaboration ; et ceux qui exprimèrent une hostilité ou un préjugé à l’égard des Juifs, puis qui se retrouvèrent, l’heure venue, dans la Résistance. Ce livre ne retrace ni l’histoire de l’antiracisme ni celle de l’antisémitisme ; il est l’histoire du passage de l’un à l’autre.
Les principaux chefs de la Collaboration ont traversé, chacun à sa manière, une phase de dénonciation de la haine antijuive ; beaucoup furent même militants de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, l’ancêtre de la LICRA). Réciproquement, de nombreux résistants, et non des moindres, sont originaires d’une extrême droite nationaliste qui, dans les années 1930, fut fertile en prises de positions hostiles aux Juifs. C’est ce phénomène paradoxal que Simon Epstein décrit puis analyse, en s’appliquant aussi à démonter l’occultation dont ces chassés-croisés, déroutants certes mais significatifs, ont fait l’objet dans les mémoires françaises.
Biographie de l’auteur
Économiste et historien, Simon Epstein vit à Jérusalem depuis 1974. Auteur de plusieurs ouvrages sur le racisme et l’antisémitisme, il a publié, en 2001, un livre remarqué sur Les Dreyfusards sous l’Occupation.
PRIX:29,00 euros
C’était des hommes…
Depuis des siècles il y a eu des hommes, et des femmes qui ont laissé leur nom dans l’Histoire pour avoir consacré leur vie au service de leurs contemporains, allant jusqu’au sacrifice de ce qu’ils avaient de plus cher, leur vie même… Ils n’étaient pas des hommes parfaits : la perfection n’est pas de ce monde. Ils avaient leur travers, leur caractère. Mais à travers les évènements qui marquèrent le temps où ils vivaient, ils surent toujours entreprendre le bon combat. Celui qui, dans la vérité, défendait ce qui constitue l’essentiel de l’ordre naturel humain : la liberté…
Pour quelques-uns, leur nom a subsisté à l’oubli qu’engendre le temps qui passe. Homme ou femmes, leur nom et leur action demeurent dans les mémoires et… dans les livres d’histoire. Je ne citerai qu’un seul de ces noms, celui de Jeanne d’Arc, à qui la France a rendu tout récemment un solennel hommage.
Beaucoup plus nombreux sont ceux qui n’ont pas franchi l’épreuve du temps, soit en raison de la modicité de leur intervention, soit, le plus souvent, parce que celle-ci s’est heurtée à l’indifférence de leurs contemporains ou à la résistance de personnalités ou de factions subversives.
Roger Holeindre a eu le mérite, et le courage, de rassembler les témoignages de ceux qui, à sa connaissance, ont mené le bon combat durant la seconde moitié du XXe siècle, parmi lesquels, nombreux sont ceux qui, pour “garantir” leur témoignage, ont payé de leur vie.
Quel que soit leur lieu de naissance ou la couleur de leur peau, vivants ou morts, tous ont un lien avec l’Indochine et la guerre que la France a été contrainte à y mener. Parce que les combattants d’Indochine n’ont jamais eu l’appui réel de la Nation, parce que ceux qui vivaient sur cette terre que nous avions le devoir de protéger, ont été lâchement abandonnés, on comprend leur réaction et leur souci de retrouver au moins le respect de la Nation qu’ils ont servi avec fidélité jusqu’au bout. Roger Holeindre a écrit “C’était des hommes”… pour qu’il reste une trace de leur vie dont l’indéniable exemplarité ne peut être qu’utile dans le monde “déboussolé” où nous vivons. Lorsqu’il m’a demandé de préfacer son ouvrage, j’ai accepté de grand cœur. Je ne savais pas qu’il me citait en bonne place digne de l’exemplarité… je n’en suis toujours pas convaincu…
Je connais Roger Holeindre depuis près de soixante ans. Nous nous sommes rencontré en décembre 1951 à l’assemblée générale annuelle de l’Association des Anciens du CEFEO, dont j’étais président national par intérim depuis le mois de mars. Venant de rentrer en métropole, à la fin de son deuxième séjour en “Indo”. Il accompagnait un de nos plus extraordinaires aumôniers, le Père Jego… Roger était déjà connu chez les paras sous le surnom amical de “Popeye”. L’étincelle jaillit au cours de cette brève rencontre. Depuis, nous ne nous sommes plus quittés, ni de pensée, ni de cœur, même si cela n’était pas toujours évident. À tel point que très rapidement, on aurait pu dire de nous : Si l’on connait la pensée de l’un, on connaît la pensée de l’autre…
Pour tout ce qu’il rapporte dans son ouvrage des évènements de cette seconde moitié du XXe siècle, je dis : c’est vrai. J’approuve totalement sa conclusion. Ce qu’il faut réformer, c’est l’homme !… C’ÉTAIT DES HOMMES mérite d’être le livre de l’année.
Yves Gignac
Lu sur le site:http://metapoinfos.hautetfort.com/
Nous reproduisons ci-dessous un article consacré à la crise syrienne, traduit par les soins du site Euro-synergies et publié à l'origine par la revue autrichienne de tendance nationale-libérale Zur Zeit.
Les Américains veulent absolument imposer un “changement de régime” en Syrie. Leurs principales motivations? Des intérêts économiques et un soutien à Israël!
Le sol devient de plus en plus brûlant sous les pieds du leader syrien Bachar El-Assad. Fin mars, un sénateur américain très influent, John McCain, a demandé que les Etats-Unis et l’Europe soutiennent militairement les rebelles syriens: “Ils méritent notre soutien et le soutien de la communauté internationale pour pouvoir riposter aux attaques du régime”, a affirmé le candidat républicain à la présidence lors des élections de 2008.
Le gouvernement d’Obama songe aussi à intervenir militairement. Jusqu’à présent, on mise encore et toujours sur la pression diplomatique et politique à exercer contre Damas. Mais, comme l’a laissé entendre le ministre américain de la défense, Leon Panetta, lors d’une audience au Sénat, “on songe à de possibles démarches complémentaires (...), y compris d’éventuelles interventions militaires, si nécessaire”. C’est clair: les Américains refusent, en ultime instance, de tenir compte de la déclaration du conseil de sécurité de l’ONU, appuyée par la Russie et par la Chine. Cette déclaration demande au gouvernement syrien et aux rebelles de réaliser sans délais le plan de paix de l’envoyé spécial Kofi Annan. Ce plan de paix prévoit un armistice, l’envoi d’aide humanitaire et l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les adversaires du régime.
Washington, en revanche, ne veut pas abandonner l’objectif que les Etats-Unis se sont fixé une fois pour toutes; ils veulent tout bonnement un “changement de régime” à Damas, comme le confirme par ailleurs les nombreuses opérations spéciales que mènent depuis des mois les services spéciaux occidentaux. “Le MI6 et la CIA ont infiltré la Syrie pour connaître la vérité”, expliquait en date du 1 janvier le quotidien “Daily Star”, en se référant à une source non citée mais considérée comme “bien informée”. Ensuite, les contacts sont étroits entre les rebelles libyens et l’”armée syrienne libre”, comme le signalait le 27 novembre 2011 le journal britannique “The Telegraph”. D’après cette information, Abdulhakim Belhadj, chef du conseil militaire de Tripoli et ancien commandant du “Groupe de Combat Libyen-Islamique”, aurait rencontré à Istanbul et le long de la frontière turco-syrienne des chefs de l’”armée syrienne libre”, pour que celle-ci soit entraînée par des “combattants libyens”. Toujours selon le “Telegraph”, Belhadj aurait été envoyé en Turquie par Moustafa Abdoul Djalil, qui n’est rien moins que le président de transition en Libye.
Or il est tout de même peu vraisemblable que les Libyens aient agi de leur propre chef. Il est plus plausible de dire qu’ils ont reçu cette mission de Washington, pour camoufler l’immixtion américaine. On peut clairement émettre cette hypothèse si on analyse les déclarations du ministre américain de la défense, Panetta: “le soutien aux réformes politiques et économiques, lesquelles correspondent aux aspirations légitimes des citoyens de la région”, relève des mêmes principes fondamentaux qui ont défini les réponses que nous avons apportées aux événements de Tunisie, d’Egypte, de Libye et, dorénavant, de la Syrie”.
En déclarant cela, Panetta nous révèle clairement que les Etats-Unis n’entendent pas seulement apporter à la Syrie les bienfaits de la démocratie de facture occidentale mais veulent également imposer à ce pays du Levant le système économique esquissé à Wall Street et qui doit s’étendre à la planète entière par l’effet de la globalisation. Ensuite, d’après un livre récemment publié par la CIA, avant que n’éclatent les troubles en Syrie, il y a environ un an, il n’y aurait eu que de “timides réformes”, tant et si bien que l’économie, y “est encore largement régulée par les milieux gouvernementaux”. Dans l’Egypte de Moubarak et dans la Libye de Kadhafi aussi l’économie, surtout les secteurs clés, était sous le contrôle des gouvernements, ce qui rendait l’accès aux marchés locaux difficile pour les entreprises occidentales.
Quant à l’imposition, partout dans le monde, de réformes libérales, visant à instaurer en tous points du globe l’économie de marché, Michel Chossudovsky, critique canadien du processus de globalisation, pointe du doigt un aspect important, tu en Occident. On dit et on écrit généralement que les causes premières de ces protestations de masse en Syrie sont l’augmentation du chômage et la détérioration du niveau de vie; or ceux-ci découlent tout bonnement de l’adoption d’un programme de réformes exigé par le FMI et que les autorités syriennes ont tenté d’appliquer à partir de 2006. Les mesures réclamées par le FMI comprenaient des privatisations, des dérégulations dans le système financier et un gel des salaires.
Au-delà de ces réformes exigées par le FMI, la “libération” de la Syrie, assortie de la disparition du régime d’El-Assad, va bien entendu dans le sens des intérêts stratégiques des Etats-Unis en tant que puissance hégémonique globale, comme s’est plu à le souligner Panetta lors d’une audience au Sénat: “La Syrie constitue un pays-clef pour l’Iran. La Syrie est le seul pays allié à l’Iran dans la région et elle représente un facteur décisif dans tous les efforts qu’entreprend l’Iran pour soutenir les militants de la région qui mettent en danger Israël et la stabilité régionale. Les désordres en Syrie ont donc contribué à affaiblir considérablement l’Iran et il est clair que, plus El-Assad est affaibli, plus l’Iran sera perdant”.
Israël espère ardemment que se construira bientôt une Syrie post-Assad. Car, alors, d’une part, la milice libanaise du Hizbollah, soutenue par Damas et par Teheran, sera affaiblie; d’autre part, l’Etat sioniste espère aussi que se constituera, sur son flanc nord-est, un Etat-tampon, qui servira pour toutes éventuelles opérations contre l’Iran. Un tel Etat-tampon pourrait s’avérer fort utile en cas d’attaque israélienne contre l’Iran car il y a peu de chances que des pays comme la Jordanie ou l’Arabie Saoudite ouvrent leurs espaces aériens aux appareils de Tsahal. Avec une Syrie neutralisée, l’aviation israélienne pourrait se servir du territoire syrien et de l’Irak, dépendant des Etats-Unis, pour aller frapper des cibles en Iran. Il faut voir, toutefois, si ce calcul et ces espérances se concrétiseront vraiment. L’expérience libyenne récente, où une nouvelle guerre civile menace après la fin de l’union sacrée des contestataires contre Kadhafi, et les événements d’Egypte, où les islamistes sont désormais la principale force politique du pays, semblent indiquer que le pari sur les “révolutions arabes” n’a pas été le bon. En plus, il faut savoir que l’armée syrienne libre, qui lutte contre Bachar El-Assad, parce qu’il est alaouite, est soutenue par l’Arabie Saoudite, finalement plus anti-chiite ou anti-alaouite qu’anti-sioniste. L’Arabie Saoudite, d’inspiration wahhabite, vise à diffuser un islam particulièrement rétrograde dans le monde arabe. Un islam rétrograde, wahhabite ou salafiste, qui reçoit de grosses quantités d’armes, souvent achetées en Occident, de la pétro-monarchie saoudienne.
Bernhard TOMASCHITZ (Zur Zeit, n°13/2012)
Un constat ne laisse pas d'étonner : plus la société se déchristianise, plus elle se cherche de nouveaux rites fédérateurs, comme pour combler un vide où donner un sens à ce qui n'en a plus. Les athées les plus endurcis n'y auront rien changé, le rationalisme et le matérialisme ne suffisent visiblement pas à la société moderne, qui se cherche un supplément d'âme. A moins que les rites séculiers ne soient justement l'expression aboutie de ce matérialisme ancien...
Nous prendrons pour illustrer cette esquisse de réflexion quelques exemples d'actualité qui révèle à nos yeux à la fois une perte du sens chrétien de la vie et de la mort et en même temps un besoin d'une symbolique qui oscille entre religiosité et code social, et qui pourraient se ranger dans une interrogation à double sens : vers les origines, et vers les non-fins dernières, autrement dit la mort.
Les rites séculiers (2/2) - la crémation : haine de soi et nihilisme
Contrairement à ce que croit la majorité des Français, le 14 juillet n’est pas la fête de la France. En choisissant cette date anniversaire de la prise ou, plus exactement, de la surprise de la Bastille, le Nouveau Régime ne fête que son imposture originelle. Il célèbre une falsification historique. Il glorifie les crimes de guerre civile.
La Bastille n’était pas le symbole de l’oppression judiciaire qu’en ont fait les historiens de la République. Elle servait peu, et rarement contre le peuple. De 1782 à 1789 on n’y compta, en moyenne, que douze prisonniers par an, tous ou presque nobles ou bourgeois. Le 14 juillet 1789 il ne s’en trouvait que sept : quatre escrocs à la fausse lettre de change ; un Irlandais enfermé pour démence depuis sept ans ; un autre fou, embastillé depuis 1759, et le comte de Soulages que son père fit incarcérer pour “crimes atroces et notoires”.
A l’origine, la Bastille était une des portes, la porte Saint-Antoine, chargées de défendre Paris. Huit tours rondes, hautes de quatre et cinq étages, en faisaient une forteresse. Devenue prison, elle conserva son gouverneur et sa garnison. En 1789, celle-ci était forte de 127 hommes, occupés surtout aux services. Quinze canons, placés au faîte des tours, servaient à tirer des salves et ne pouvaient braquer en bas. Placées à l’entrée, trois pièces de campagne rappelaient la vocation première de la Bastille. Enfin, ne l’oublions pas, la troupe disposait de douze fusils de rempart, du modèle dit “amusettes du comte de Saxe”. Malheureusement six d’entre eux avaient rendu l’âme. Bref, rien qui pût inspirer une haine farouche entraînant l’insurrection.
La Bastille comptait si peu dans le système répressif du gouvernement du roi que sa démolition était décidée. Le sieur Corbet, inspecteur de la Ville de Paris, avait déjà dressé le plan de la place Louis XVI qui devait lui succéder. On peut le voir au musée Carnavalet.
Lors de l’assaut, dont l’héroïsme continue, après deux siècles, à faire l’admiration des foules, la puissance de feu de la garnison ne s’exprima que par un seul coup de canon. Il n’y eut pratiquement pas de combat. Beaucoup d’assaillants succombèrent en tombant dans les fossés, poussés par l’enthousiasme et la boisson. D’autres se tuèrent par maladresse. La Bastille se rendit quand les canons de l’émeute furent pointés sur la porte d’entrée. Croyant à la promesse qu’il ne serait fait aucun mal à la garnison, M. de Launay, le gouverneur, donna les clés du petit pont-levis.
Aussitôt c’est la ruée. La populace envahit la cour intérieure. Deux invalides – soldats que l’âge et les blessures ont rendu inaptes aux armes – sont tués. L’un est transpercé de coups de sabres et de piques. L’autre est pendu. Trois officiers sont assassinés. Dans le mouvement, la meute hurlante entraîne M. de Launay vers l’Hôtel de Ville. J’ai toujours une pensée émue pour lui quand je vais manger des solettes et boire une bouteille de chablis au “Dôme Bastille”. C’est à qui lui portera des coups de poings, de pieds, de bâtons, de crosses, de piques. Le malheureux perd son sang par vingt blessures. Le sang excite toujours la canaille. Un patriote, encore plus patriote que les autres, prend son courage à deux mains. Il lui décolle la tête du tronc, l’embroche à la pointe d’une pique et la montre à la foule, dans les clameurs.
Trois jours durant, la tête de ce pauvre M. de Launay fut promenée dans Paris, au-dessus d’un écriteau où l’on pouvait lire “M. de Launay, gouverneur de la Bastille, traître et parjure au Peuple”. En 1989, au cours des festivals du Bicentenaire, on se demande pourquoi nous n’avons pas eu droit à la reconstitution de cet épisode. Les intermittents du spectacle n’auraient pas fait grève. En émeutiers, ils auraient montré une sincérité bouleversante.
Convenons cependant qu’il n’y avait pas de quoi faire une fête nationale.
François Brigneau
Lu sur Secret Défense :
"Directeur de recherches au CNRS, l'historien Stéphane Courtois est un spécialiste du communisme. Elève d'Annie Kriegel, il a été le maitre d'oeuvre du Livre noir du communisme. Son dernier livre, "le Bolchevisme à la française" (Fayard) est paru en 2010. Historien engagé, mais grand connaisseurs des archives, il nous décrit la face caché d'un personnage aujourd'hui encensé.
Qui était vraiment Raymond Aubrac ?
Un agent soviétique, mais pas au sens où il aurait travaillé pour le services d'espionnage de l'Union soviétique. Il était plutôt un membre important du réseau communiste international, un sous-marin communiste si l'on veut ; en tout cas, beaucoup plus qu'un agent d'influence. Un homme comme lui avait évidemment un agent traitant à Moscou. [...]
Mais Aubrac a toujours expliqué qu'il n'avait jamais été membre du PCF ?
(Rire). C'est exact, formellement, mais tout cela est cousu de fil rouge. Il faisait partie de ce qu'on appelle les "hors-cadres", des gens de haut niveau dont le PCF n'avait pas besoin qu'ils prennent leur carte. Ils leur étaient plus utile à l'extérieur. Aubrac était un ingénieur, sorti de l'Ecole des Ponts et Chaussées, et le PCF ne voulait pas le mettre en avant. Ce qui ne l'empêchait pas de participer à des réunions de cellules comme "observateur". Avant guerre, sa future épouse Lucie était elle-même communiste, proche d'André Marty - qui fut représentant du PCF au Komintern.
Ses biographes le présentent comme une sorte d'industriel à la tête d'une entreprise d'urbanisme. Qu'en est-il ?
La société qu'il dirigeait était le Berim - le Bureau d'études et de recherches pour l'industrie moderne. Placé sous la responsabilité de Jean Jérôme, l'und es hommes les plus importants et les plus secrets du PCF - cette société servait de pompe à finances au Parti. C'est, par elle, que passaient les financements en provenance de l'Est - sous la forme de contrats plus ou moins bidons. Même chose avec les maires communistes.
On apprend qu'il était à Saïgon lors de l'arrivée des chars du Nord-Vietnam en 1975. Qui faisait-il ?
Aubrac a joué un rôle très particulier dans l'affaire du Vietnam. Lorsque le dirigeant communiste Hô Chi Minh vint en France en 1946, il fut hébergé par les Aubrac à la demande de Jacques Duclos. Puis il servit de contact entre l'appareil communiste international et Henry Kissinger lui-même. Du sérieux, on le voit.
Son rôle durant la Résistance a fait l'objet de polémiques. On se souvient d'un procès contre l'historien Gérard Chauvy et d'une table ronde organisée en 1997 par Libération. Qu'en pensez-vous ?
Pendant longtemps, Aubrac et son épouse Lucie ont raconté qu'il s'était évadé à la suite d'une opération de la Résistance. Or, Arthur Kriegel - qui a participé à cette action commando - assurait qu'Aubrac n'était pas là quand elle eut lieu. Puis Aubrac a reconnu dans la biographie "autorisée" que Pascal Convert lui a récemment consacrée qu'il ne s'était pas évadé, mais qu'il avait été libéré.
Un autre épisode pose problème. A la Libération, il est commissaire régional de la République à Marseille. Or De Gaulle va le virer sans ménagement et sans explication. On sait aujourd'hui pourquoi : il avait couvert des lynchages politiques dans des prisons, notamment en Avignon ainsi que l'assasinat de militants trotskystes indochinois. A Marseille, il créa des CRS (Compagnies républicaines de sécurité) dont on découvrit plus tard qu'elles étaient entièrement infiltrées par le PCF."
LIRE DE TOUTE URGENCE:
nb:Aubrac a participé à la réunion de Caluire où Jean Moulin a été arrêté avec d'autres responsables de la résistance dont Aubrac.
Un seul a pu s'échapper de ce piège René Hardy . Ce qui lui a valu après la libération d'être accusé par certains résistants communistes ou proches d'avoir " donné" la réunion. Hardy, lui, n'était pas communiste. Membre du mouvement de résistance "Combat", responsable du plan de sabotage des voies ferrées, il était proche de son chef Henry Frénay classé à droite, un des tout premiers résistants , bien avant que le parti communiste et ses affidés ne décident d'entrer en résistance après l'invasion de l'URSS.Hardy fut donc soupçonné de la trahison de Caluire et "largement chargé"par les communistes.Il y eut deux procès où il fut acquitté au bénéfice du doute . On reprochait à Hardy d'avoir caché son arrestation par les Allemands d'où le soupçon. Or Aubrac , comme Hardy, a été arrêté par les allemands et on le sait maintenant il ne s'est pas évadé mais a été libéré par eux . Lui aussi a caché la vérité et ce pendant très longtemps.Alors pourquoi le soupçon s'est-il porté sur Hardy et non sur Aubrac ? D'ailleurs dans la plupart des relations de cette histoire, Hardy reste toujours le présumé coupable. On ne parle jamais d'Aubrac sauf comme un pur héros.Or on le sait, les communistes, pendant la résistance, avaient une tendance fâcheuse qui était de prendre la place des résistants non communistes.Au besoin en s'aidant de l'occupant ?