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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 07:34
le KKL (Keren Kayemeth LeIsrael), connu dans les pays anglo-saxons en tant que JNF (Jewish National Fund) se présente couramment comme une association de « défense de l’environnement », alors qu’il s’agit en fait d’une entreprise de nettoyage ethnique des Palestiniens qui travaille pour le compte de l’Etat israélien. Ce qui n’empêche pas la complaisance de nos gouvernements et leurs largesses (avec nos deniers) à l’égard de ces voleurs de terres.
Ci-dessous la lettre d’Eurig Scandrett à ce sujet.  

Camarades défenseurs de l’environnement.

Le mouvement de défense de l’environnement est l’un des mouvements sociaux les plus couronnés de succès au 21ème siècle. Au cours des 50 dernières années, les préoccupations environnementales se sont déplacées des marges vers le courant principal des politiques sociales dans la plupart des pays du monde. Pour la majeure partie de ce temps, le mouvement a joué un rôle marquant dans ma propre existence. C’est pourquoi je trouve tragique de voir un organisme se proclamer défenseur de l’environnement alors qu’en fait, derrière cette façade écologiste, il y a le nettoyage ethnique, l’occupation coloniale et la complicité dans des massacres racistes. L’objectif de cette lettre est d’avertir mes camarades environnementalistes des buts réels dissimulés sous le badigeon vert du Fond National Juif (KKL : Keren Keyemet LeIsrael).

 

J’ai découvert la vérité en 2010, lors d’une visite en Israël et en Cisjordanie, comme participant « écologiste » à un voyage d’étude du JNF. J’ai constaté ce qu’est l’héritage de cette « agence écologique », qui a le statut de consultant auprès des Nations Unies en tant qu’ONG environnementale et qui est enregistrée dans de nombreux pays avec statut caritatif ou d’exonération fiscale.

 

Ce que nous avons vu, ce sont des villages détruits et des maisons broyées au bulldozer, à peine dissimulés par de récentes plantations d’arbres ; des quartiers chic qu’avaient construits et habités des Arabes, auxquels il est maintenant interdit d’y revenir ; des réfugiés à qui est même refusé le droit de rendre visite aux ruines profanées qui avaient été les tombes de leurs parents.

 

Depuis sa fondation en 1901 par l’Organisation Sioniste Mondiale, le Fond National Juif (KKL) prétend être devenu « un leader écologique au niveau mondial, en ayant planté 250 millions d’arbres, construit plus de 210 digues et réservoirs, créé plus de 1000 parcs, procuré les infrastructures à plus de 1000 collectivités, apporté la vie au désert du Néguev et instruit à travers le monde des étudiants sur Israël et l’environnement ». Le KKL possède et administre des terres, plante des arbres, crée des réservoirs et des dispositifs paysagers, et il installe des parcs pour le projet sioniste de colonisation de la Palestine, de nettoyage ethnique et d’imposition de l’apartheid : déposséder les Palestiniens de leurs terres pour le seul usage de colons juifs.

 

Selon une brochure du JNF destinée à lever des fonds parmi les Juifs britanniques en 1944, l’organisme consacrait son argent au « boisement de zones impropres à d’autres cultures, ouvrant ainsi la voie à une occupation (juive) permanente ».

 

Nous avons visité, sur les pentes occidentales du Mont Carmel, le village d’Ein Hod, très "branché" avec ses artistes, juste au moment où il se remettait des feux violents qui avaient endommagé les forêts environnantes. Jusqu’au terme du Mandat britannique sur la Palestine, ce village s’appelait Aïn Haoud. En mai 1948, des milices sionistes ont reçu l’ordre d’ « attaquer et de nettoyer » Aïn Haoud et d’autres villages palestiniens entre Tel Aviv et Haïfa. Malgré sa résistance, le village a succombé en juillet de cette même année et ses habitants ont été expulsés par la force. Les bâtiments ont été confisqués et le village, désormais nommé Ein Hod, occupés par des artistes juifs venus d’Europe.

 

Ce qui a suivi est connu des Palestiniens sous le nom de Nakba, la catastrophe, lorsque des centaines de villages palestiniens ont, par la violence, été vidés de leurs habitants, détruits pour la plupart, et que trois quarts de million de personnes ont été contraintes à l’exil. Une partie des renseignements qui ont facilité cette expulsion de masse a été fournie par les « fichiers des villages », c’est-à-dire des informations collectées par une section du KKL. L’état d’Israël nouvellement créé a autorisé le transfert des territoires de ces villages, vides et démolis, de l’armée au Fonds National Juif pour qu’il agisse en tant que gardien, et le KKL a planté des forêts et établi des parcs afin d’empêcher le retour des réfugiés.

 

Une de ces zones que nous avons visitées est le « Parc britannique », dans les collines de Hébron, au centre duquel est dispersé un amas de décombres, les restes du village de Ajjar. Avant 1948, le village était le lieu de résidence de 3370 personnes, expulsées en 1948, et les terres occupées par les militaires ont été ensuite mises à la disposition du KKL. Plus tard, dans le camp de réfugiés de Aïda en Cisjordanie, nous avons rencontré une vieille dame qui nous a raconté comment, jeune mère, elle avait fui avec ses petits enfants sous la menace d’un fusil. Depuis 60 ans, elle n’a pas pu retourner là-bas.

 

 

 

 

 

 

Nous avons aussi visité le « Parc Canadien », un espace boisé apprécié des randonneurs et des cyclistes. Ce parc a été réalisé après que les villages cisjordaniens de Imwas, Yalo et Beit Nouba eurent été évacués et détruits, quand l’armée israélienne a annexé illégalement ce territoire en 1967, puis qu’elle l’a transféré au Fond National Juif pour planter des arbres sur les ruines des maisons, des boutiques, des mosquées et de l’église. Près de là, à Ramallah, les réfugiés sont séparés de leurs anciens logis par le mur israélien de béton armé et de barbelés.

 

Et finalement, quand nous nous sommes rendus au village bédouin de Al-Araqib dans le désert du Néguev, il consistait en empilements de matériaux de construction distordus sur des jouets d’enfant, des ustensiles de cuisine et du mobilier, démolis juste six mois plus tôt pour céder la place à la Forêt des Ambassadeurs du KKL. Planter des arbres avec l’objectif d’un Israël en extension indéfinie et ethniquement pur : tel est le prétendu « environnementalisme » du KKL Jewish National Fund).

 

Les forêts du KKL ont plus à voir avec l’exploitation qu’avec l’écologie. Depuis le début, des arbres ont été plantés pour revendiquer des terres, créer des frontières et absorber l’excédent de main-d’œuvre en provenance de l’Europe. Ses forêts de pins reconstituaient le paysage européen familier aux colons, en le séparant de l’environnement moyen-oriental. Son essence favorite est le Pin d’Alep (Pinus halepensis), renommé « Pin de Jérusalem », qui n’avait jamais, à l’état naturel, constitué en Palestine que des bosquets épars, et qui est écologiquement mal adapté aux plantations denses du KKL. Dans le désert, les espèces favorites sont les eucalyptus australiens à croissance rapide et avides d’eau. En 1965, le JNF a asséché le marais de Hula, anéantissant ainsi une zone humide unique et, selon un rapport de l’IUCN/WWF sur la vie végétale, provoquant l’extinction de cinq espèces de plantes.

 

Par ailleurs, la plantation d’arbres s’est avérée avoir une puissante valeur symbolique pour la propagande et la collecte de fond de l’organisation auprès de la diaspora juive internationale. L’ « environnementalisme » du Fond National Juif ne doit pas être considéré comme autre chose qu’une adaptation de cette propagande ciblée vers les écologistes.

 

Le Principe n°23 de la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement pose que : « L’environnement et les ressources naturelles d’un peuple sous oppression, domination et occupation doivent être protégés ». Le KKL trahit ce principe et n’est en aucune façon un allié des écologistes. L‘association des Amis de la Terre de Palestine met en évidence que « le KKL est une organisation qui a des visées conquérantes explicitement racistes. Nous en appelons à tous ceux qui s’engagent pour la justice environnementale, pour qu’ils cessent de coopérer avec le KKL".

 

Pour autant, le KKL-JNF continue à promouvoir ses références « environnementales » lors de sommets globaux et de conférences internationales. Il était présent au Sommet mondial sur le Développement durable en 2002 à Johannesbourg, et a régulièrement participé aux conférences annuelles sur le changement climatique.

 

Il est grand temps que le mouvement environnementaliste mondial démasque le KKL pour ce qu’il est. Les groupes, organisations et réseaux environnementaux sont invités à s’engager publiquement pour dénoncer le Fonds National Juif :

 

- Soutenez l’appel international de la société civile palestinienne Stop au JNF (www.stopthejnf.org) ;
- Dénoncez le JNF comme étranger au mouvement environnemental ;
- Reconnaissez l’unique objectif du JNF comme étant le colonialisme et le nettoyage ethnique, et dévoilez la complicité du JNF dans des crimes de guerre
- Suscitez parmi les défenseurs de l’environnement, notamment les partisans et les militants d’organismes et de réseaux écologistes, une prise de conscience sur les véritables buts et agissements du JNF ;
- Isolez le JNF, faites que les organisations environnementalistes s’en distancient, excluez-le de l’ensemble des réseaux et associations et excluez toute représentation officielle du JNF des campagnes et activités ;
- Boycottez tout meeting tenu par le JNF lors de conférences ou d’événements internationaux ;
- Soutenez la campagne visant à exclure le JNF du sommet Rio+20 de cette année ;
- Apportez votre appui aux efforts nationaux pour enlever au JNF son statut caritatif et d’exonération fiscale ; Promouvez la campagne « Plantez un arbre en Palestine » en vue d’une restauration écologique significative en Palestine.

Contactez Eurig Scandrett, Stop the JNF Campaign, environment@stopthejnf.org Professeur à l’Université Queen Margaret (UK) - Animateur de Friends of the Earth Scotland et du Centre for Human Ecology.

 

(Traduit par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)

En France, la brochure du KKL annonce :

Nom : KKL de France, représentant français de Keren Kayemeth LeIsraël (fonds national juif, littéralement : « fonds pour la création d’Israël »)

Date de naissance : 1923

Fonctions :

Collecte de fonds en faveur de projets liés à la terre, l’eau et l’afforestation en Israël

Promotion de l’éducation sioniste auprès des jeunes Juifs de France

Adresse : 11 rue du 4-Septembre, 75002 Paris, France

Président : Frédéric Nordmann

Délégué général de Jérusalem : Reuven Naamat

Activités

Le KKL de France a pour mission essentielle de collecter des fonds en France en vue de réaliser des projets concrets en Israël (plantation de forêts, construction de réservoirs d’eau, d’aires de jeux ou de repos, de routes de sécurité, d’infrastructures diverses…).

Grâce à son action quotidienne en faveur de l’éducation sioniste, il entend également sensibiliser les jeunes Juifs de France à l’amour d’Israël et à la défense de l’environnement.

En fait, les choses sont assez claires, et les sionistes en question ne cachent pas que quand ils parlent d’"Israël", ils englobent toute la Palestine.

Malgré cela, le KKL est à la fois reconnu « d’intérêt général » et « d’utilité publique », et tous les dons qui lui sont faits bénéficient des déductions fiscales !


Source : Euro Palestine

Article paru sous le titre : Ce qui se cache derrière la propagande ecolo du KKL

 

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